Lorsque Nora prend connaissance des dernières volontés de son père – transporter son urne (à pied !) vers une destination qui lui sera dévoilée progressivement – elle n’y comprend plus rien. Après la mort accidentelle de la mère de Nora, père et fille avaient fait leur vie à Paris et n’étaient plus jamais retournés dans leur Autriche natale. Nora, citadine convaincue, déteste la rando, et Klaus le savait parfaitement. Et puis quelle idée de lui imposer Bernhard, jeune aspirant notaire, ponctuel, sobre et végétalien strict, comme compagnon de voyage?
Mais Nora n’a pas le choix, et elle se met donc en route, chaperonnée par l’agaçant Bernhard qui ignore également tout des raisons de ce compagnonnage forcé. De monastère en lac de montagne, par pluie, neige et soleil, ils vont surmonter petits et grands obstacles, se crêper le chignon et se rapprocher. Mais la plus grande surprise les attend une fois le dernier sommet franchi…
- Originaltitel: Niemand weiß, wie spät es ist
- Übersetzung: Elisabeth Landes
La femme qui traversait les Alpes avec une valise à roulettes et une urne“, de René Freund, est une histoire de fou racontée par un barjot. Un père bien-aimé lègue ses biens à sa fille Nora, à condition qu’elle transporte son urne funéraire de Paris à Vienne, puis ailleurs en Autriche, une partie du trajet devant se dérouler à pied, sous surveillance notariale. Le but de chaque étape sera révélé la veille par des messages du défunt. Le père de Nora rêvait de faire une randonnée avec sa fille. Il la fera à titre posthume pour retrouver son épouse, décédée longtemps auparavant, une mort dont il ne s’est toujours pas remis. Voilà le prétexte de ce road movie abracadabrantesque troussé de main de maître par René Freund. En passant, l’écrivain, dramaturge autrichien réputé, laisse libre cours à ses émotions, les larmes n’étant jamais bien loin des rires.
— Franz-Olivier Giesbert, Le Point